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Plage artificielle couverte à Berlin
Si la frontière se définit comme une séparation entre deux espaces, c’est aussi, paradoxalement, un lieu d’échanges privilégié. Transgresser la frontière transcende la rencontre. Berlin est une ville d’une grande mixité, aussi bien architecturale que sociale. Entre Kreuzberg (Ouest) et Friedrichshain (Est), la frontière architecturale est encore visible. La Spree tenait lieu de No man’s land, et sur les berges de Friedrichshain se tient la seule partie du mur encore visible en centre ville.
L’étude des différents types de rencontre de l’actuelle société définit le programme : sauna, hammam, café internet, bar « speed dating »…La plage invite au voyage, aux vacances, à la détente, la rencontre. Le bâtiment propose l’évasion au quotidien et par la même, le renouveau d’un quartier en restructuration. Le bâtiment s’aborde comme une scène théâtrale. Dans les deux cas en effet, la question de l’artificialité se pose : l’artifice est-il source d’émotion ?
Le spectateur a conscience que les acteurs ne sont pas ce qu’ils prétendent être, tout comme les décors et éclairages, et pourtant n’est-il pas ému ? La question principale du bâtiment suit la même trame : les rencontres dans un décor et dans des conditions artificielles sont-elles dénués d’émotions et de sentiments ? La frontière est une partie intégrante du site, ces lignes déterminent les axes principaux du bâtiment, les différentes étapes du visiteur depuis les cabines jusqu’à la plage. A l’échelle du quidam, le sujet aborde aussi les notions de frontières public/privé/intime.
Le type d’espace détermine t’il le type de rencontre ? Les transitions entre ces frontières sont travaillées pour donner au visiteur l’impression de découvrir plusieurs fois le bâtiment. La transition joue aussi bien sur les surprises entre les volumes et les vues que sur un dédale de cheminements, permettant une exploration du bâtiment (sur un schéma de concentration/dispersion).
La théâtralité enfin définit la plage comme une scène, employant le même langage technique. La modularité de l’espace de plage (selon les saisons ou les événements) permet une redécouverte de celle-ci, une adaptation plus juste. Les visiteurs sont acteurs de leurs propres rencontres. Le bâtiment ne donne au visiteur que les éléments principaux de la définition de la plage : le sable, l’eau, l’horizon et le ciel. Il ne s’agit pas d’offrir aux usagers une plage tropicale sous verre, qui ne souffrirait la comparaison avec l’originale. Il s’agit plutôt de proposer une plage empreinte de l’urbanité du site, de la ville, des habitants, une plage urbaine unique, celle de Berlin.
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Maquette
Façades